C’est un numéro de VS, EXCEPTIONNEL que nous avons le plaisir de vous présenter.

Exceptionnel à plusieurs titres.

Tout d’abord par la personnalité de notre invitée, qui occupe une place incontournable dans notre club. Plusieurs sujets seront abordés comme son regard sur sa propre fonction et son attachement au club.

Ensuite, une innovation dans la ligne éditoriale puisque désormais l’interview sera précédé d’un billet sur notre invité. Billet rédigé avec beaucoup de légèreté et d’humour par Porcelaine. Porcelaine, à toi de jouer,

« Votre Honneur, mesdames et messieurs les jurés. Les ricanements de monsieur le procureur n’auront échappé à personne lorsqu’il a évoqué le chef d’inculpation de ma cliente, en ironisant sur la possibilité que le portrait de VS pût être consacré à une femme.

Pourtant, Votre Honneur, mesdames et messieurs les jurés, ma cliente n’a en rien usurpé son statut de VS.

Certes, certains argueront qu’elle n’a pas les appuis d’un Jo, mais Yannick non plus, et personne n’irait lui contester son statut de VS – qu’ils osent. D’ailleurs, si certains critiquent son engagement lors des deux premières mi-temps des matches VS, personne ne remet en cause ses incroyables performances en troisième mi-temps, dont elle a souvent activement contribué au succès. Et comment ne pas mentionner ses extraordinaires prouesses lors des voyages VS dont elle a toujours été une évidente partie prenante ? Enfin, outre sa présidence de l’ESML – club dont la proximité phonétique avec Vielles Semelles n’aura échappé à personne -, comment reprocher quoi que ce soit à une si gentille personne qui claque la bise à Matthieu Bastareaud et a si souvent permis aux pieds légers des VS de fouler la pelouse du CNR ? Ma cliente est donc innocente des charges qui pèsent contre elle.

Pour vous en convaincre davantage, j’appelle Zette à la barre. »

Pour cet interview comment préfères-tu que l’on t’appelle : Madame la Présidente, Zette ou encore Séverine ?? d’ailleurs je suis à peu près sûr que la plupart des personnes de l’équipe ignorent ton prénom !

Depuis près de 30 ans on m’appelle Zette, mais il est vrai que mon prénom de « Baptême » est Séverine ! Donc les deux me conviennent. Par contre, il est vrai qu’au rugby si on m’interpelle par mon prénom, je ne suis pas sure de répondre de suite.

 

Zette, d’où vient ce surnom ? j’ai essayé de lancer une recherche sur Google et j’ai trouvé que Zette était la voix off des 12 coups de midi, une émission sur TF1 …. Confirmes-tu cette affirmation, et moi qui croyait que tu bossais à la FFR ! ?

Ce surnom, me vient de l’adolescence. J’ai grandi dans un quartier pavillonnaire à Limours et nous jouions avec mes voisines et mes voisins, la bande de copains quoi ! Lorsque mes voisines s’engueulaient, elles se surnommaient d’un vieux prénom en ETTE. Surnom que nous utilisions ponctuellement. Et un jour, patatra, ce fut mon tour ! Zezette est sorti ! Si on continue dans le contexte, la pièce de théâtre ou le film je ne sais plus, a du passer à la tv et moi du haut de mes 12 ans, la queue de cheval, la frange, l’appareil dentaire, je ne comprenais vraiment pas pourquoi on me surnommait de la sorte LOL. J’étais une vraie bombe !

Dur à assumer à cet âge ! Cela m’a pris quelques années………. Par contre, cela affirme aussi une personnalité. Et en vieillissant, je trouve cela normal voir joli J Je comprends pourquoi une voix off d’émission TV a décidé d’utiliser celui-ci. Quel BEAU SURNOM et je pense qu’elle l’a choisi parce que quelqu’un a dû lui parler de moi !!!

 

Aujourd’hui, tout le monde te connait en tant que Présidente. En revanche, nous connaissons moins ton parcours au sein du club. Tu es tombée dans la marmite rugby à quel âge, dans quelle équipe as-tu débuté ?

A l’âge de 16-17 ans, des amis me parlaient de rugby, et des matchs organisés le dimanche à Marcoussis – Une ville que je ne connaissais absolument pas. Lorsque nous sortions avec les potes, on allait plus facilement sur Rambouillet, Paris, ou Versailles plutôt que Marcoussis.

Un jour, Momo, le pote qui me parlait souvent de ces matchs, m’a amené à Marcoussis voir une rencontre. J’ai trouvé ce sport bizarre ! un peu violent, chambreur, mais très convivial. Je n’avais pas encore fait de 3ème mi-temps. Ma 1ère fut quelques temps après. Je trouvais qu’ils buvaient beaucoup de jaune ! Une battle entre Pernodistes et Pastissiens…. J’ai compris plus tard …

Un début d’été, pour la fête de la St Jean, nous nous sommes retrouvés avec plusieurs amis sur la place du marché de Limours où se déroulait un bal. J’ai rencontré d’autres joueurs tels que Boub, Samir, Pupuce etc. J’ai retrouvé mon amie d’enfance que je ne voyais plus depuis le lycée, Laetitia.

Deux ados entourées de mecs virils, un chouille plus âgés que nous LOL, galants, rieurs et souriants qui discutaient rugby – forcément, ça donne envie.

De fil en aiguille, j’ai embarqué Laetitia assister à un match. Nous n’avons plus quitté le club !

Il faut dire qu’à ce moment-là, le club organisait des soirées chez Jean Charles à la ferme et à l’aqua-Gif. Le club privatisait la piscine pour un apéro dinatoire dansant géant en maillot de bain ….. Des soirées de dingue quoi ! Cela nous a conforté de rester avec ces nouveaux potes, autour du ballon ovale, où chants, histoires et rigolades étaient toujours au rendez-vous.

Après les matches à domicile, déplacement à l’extérieur, avec comme souvenir mémorable, la troisième mi-temps à l’ASPTT de Pantin ! Tout l’amour du rugby était réuni ! Salade de phalanges lors du match et ensuite des chants à n’en plus finir, des discussions avec l’adversaire, un peu de bière et une ambiance de malade ! C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience de ce qu’était le Rugby et surtout la semelle ! J’ai compris que plus tard on ne chantait pas : « Sous les couleurs de la semelle –  mais de l’ESML » ! Pour les non-initiés : Entente Sportive Marcoussis Limours.

Plus qu’un club, une famille… Par la suite, j’ai vite donné un coup de main pour les feuilles de match, à préparer les sandwiches etc.

Ensuite, avec Laetitia nous avons embarqué d’autres copines. Cela nous permettait de ne plus être 2-3 nanas dans le bus avec les joueurs. Nous étions 5-6 à se retrouver tous les week-ends. Les joueurs n’ont plus eu de complexes à emmener leur copine pour venir au match. Oui car à ce moment-là, les filles c’était sympa pour s’amuser mais pas trop pour le rugby ! Vieille école quoi !

Pompon l’entraineur des séniors, en 1999, nous a proposé de nous entrainer pour faire un petit match lors de la fête du club en fin de saison. C’était courant mars, et début avril. Après avoir invité les frangines, les mamans, les copines et les copines des joueurs à nous retrouver pour s’entrainer, nous nous sommes retrouvé une bonne vingtaine sur le pré. Les entraînements étaient le dimanche matin avant que les mecs partent au match.

Compte tenu du nombre de joueuses, Pompon nous a bien fait comprendre qu’il serait dommage d’arrêter et qu’il fallait que l’on continue. Lui-même ne pouvant plus nous entrainer, nous avons demandé à Pinouille s’il voulait s’occuper de l’équipe L’histoire des Lims’ettes a débuté ainsi. Le rendez-vous était le lundi soir au Moulin.

En juin 2000, nous avons fait nos 1ers matchs à 7 à Sées, contre Nanterre, Gennevilliers, St Lo, qui étaient les 3 équipes championnes de France de leur catégorie ! ET voilà, nous avons pris quelques pilules, bleus etc. mais certains gars du club nous ont fait la surprise de venir nous encourager pour nos 1ers matches, déguisés en Pom Pom Girl. Ce fût pour nous, pour moi, une marque de reconnaissance de notre équipe, de notre groupe. Cela confortait encore plus l’idée qu’ils sont tous un peu barrés dans ce club !

En 2002 nous nous sommes dit que débuter le rugby en compétition serait sympa mais le club (le bureau et Jean-Charles) à ce moment-là était un peu frileux. Il faut dire qu’il y avait que peu de joueuses en France (- de 4000) et que le championnat était national, ce qui amenait à des coûts de déplacements conséquents. La peur que cela se termine par des forfaits de match (cher à l’époque) etc., nous a amenées à faire de la compétition que 2 ans plus tard.

Ma 1ère licence rugby date de la saison 2004-2005. 2ème ligne, puis centre quelques fois, puis les croisés ….. et enfin pilier !

Deux titres de championnes IDF à XV, un titre IDF à 7 et pour finir vice-championne de France à XV. Toujours bénévole au club, intronisée fraisée il y a 12 ans puis membre des pères, je suis devenue Présidente du Club il y a 4 ans.

Quel parcours non calculé mais o’combien apprécié ! Bientôt je deviendrai supportrice et je profiterai de mon temps à regarder ce club continuer à vieillir.

 

Si tu le veux bien, j’aimerai revenir sur ta fonction de Présidente de club. C’est une question à la fois sérieuse, et aussi un compliment. Tu es investie sur plein de sujets et présente aux évènements organisés par les différentes équipes. N’est-ce pas difficile de donner autant d’énergie ?

Cela prend beaucoup de temps surtout les premières années car il faut apprendre tout l’environnement et les codes du monde du rugby. Etre dirigeante c’est déjà un investissement mais passer Responsable est un stade de plus. J’essaye de me rendre disponible, de participer à toutes les réunions Mairie, ASM, club, comité, Ligue et Fédération. Je ne connaitrai pas toutes les ficelles avant un certain temps encore. Si j’y arrive…

Par contre, pour le club, il a été structuré par mes prédécesseurs donc cela est plus facile.

Philippe et Nadia à l’école de rugby font un boulot de dingue que je ne pourrai pas faire. Cela prend vraiment beaucoup de temps. Il s’agit de la moitié du club !!! et ils ont su s’entourer de parents au TOP qui s’investissent toujours un peu plus tous les ans grâce à eux et à l’ambiance qu’ils ont su construire.

Pour les cadet(te)s, juniors, sénior(e)s, VS et 5, je laisse les mains libres au sportif. Mon appui est uniquement administratif et fonctionnel.

Pour le sportif, nous avons un référentiel commun mis en place qui évolue en fonction du rugby, de nos effectifs, et de la vision fédérale en accord avec notre politique sportive. Pour cela, un grand merci à Antoine Garcia qui gère de front toutes les sections en plus d’entrainer les Lims’ettes et d’aider à la continuité de la formation de nos éducateurs.

J’essaye avec le bureau (Trésorier – Educateurs – Entraineurs – bénévoles) de donner un fil conducteur pour tous, que ce soit sportif, financier, instances locales et fédérales. Que nos joueurs – éducateurs et entraineurs soient dans les meilleures conditions pour s’épanouir un maximum chacun à leur place et dans leur rôle. Cela peut paraitre simple, mais ça ne l’est pas tant que cela.

Etre présente, à l’écoute, disponible pour toutes et tous, lors de tous les événements sportifs et extra, savoir répondre à toutes les attentes, les difficultés, le financier à tout instant, est mon rôle.

J’avoue que celui-ci est ponctuellement très compliqué car j’ai une vie active, qui depuis 2 ans me prend énormément de temps et d’énergie. Heureusement que le bureau répond présent ! Sans cela, je pourrai vite paraitre transparente. En tout cas, j’espère sincèrement que les membres du club se rendent compte que je fais mon maximum. Si je ne connais pas la solution à un problème, je trouverai à y répondre.

 

Qu’est ce qui te donne autant de motivation ?

Ce club fait partie de ma vie. Je m’y suis fait des amis pour la vie. J’ai connu beaucoup de joies, de peines. Je me suis forgée ma personnalité d’adulte. J’ai passé la moitié de ma vie autour de ce club. Je vais avoir 42 ans cette année et mes premiers pas ici étaient il y a 25 ans ………..

Le club à 50 ans cette année, et je fais partie de son histoire. Je l’ai vu évolué tout au long de ces années et anniversaires, 30 – 40 et demain 50 !

Il a réussi à exister tout ce temps, il est sain, fiable, respecté et aimé.

Tous les acteurs sont partis prenant de son évolution et de sa subsistance. Du mini poussin au dernier VS ! J’ai été témoin de rencontres amicales et amoureuses, puis des naissances, puis des joueurs, puis des éducateurs et/ou dirigeants – bénévoles et j’espère sincèrement voir leurs enfants reprendre les rênes !

Continuer à le voir grandir et pouvoir donner sa chance à toutes et tous, voir les gamins se construire en tant qu’individu avec des valeurs. Voir des enfants devenir adultes, joueurs, arbitres, éducateurs, entraineurs et aussi former ou donner l’envie aux prochains dirigeants et Président(e) pour qu’il le fasse évoluer et grandir, c’est mon leitmotiv !

On m’a transmis un bijou dans un bel écrin, à moi et au bureau de continuer à le faire briller et de lui faire prendre de la valeur.

 

Sujet plus léger …., les VS ! quel regard général porte tout sur cette équipe du troisième âge ?

Les VS……………… Une belle bande de ……. Pour certains, des amis, pour d’autres des potes, et encore pour d’autres, à devenir.

Un groupe qui se construit d’année en année avec d’abord d’anciens joueurs puis aujourd’hui de nouveaux joueurs, d’ici et d’ailleurs. Jeunes ou vieux, amoureux du rugby mais surtout une équipe saine, vivante, motivée, épanouie, à l’écoute, un brin folle et presque adolescente (surtout en fin de saison J mais surtout méconnue et peut-être clivante ponctuellement!

 

Pour toi quel(s) rôle(s) doivent avoir les Vieilles Semelles un sein du club ?

Tout d’abord merci de votre implication dans quasi toutes les sections au sein de l’entente, des équipes, des institutions et de l’extérieur. Certains le sont naturellement car ils ont le club dans leur ADN. Soit parce qu’ils sont issus de la formation club, soit parce qu’ils sont d’anciens joueurs de championnat et/ou éducateurs, entraineurs soit, tout comme moi parce qu’ils sont, prêts à donner un coup de main quand il faut si besoin. Chacun de ceux qui se rendent disponibles, le font en leur nom propre et c’est naturel. Mais peut-être que pour le bien de la section, il faudrait aussi le faire valoir comme joueur VS.

Faites valoir vos valeurs, votre groupe, votre identité VS, votre bonne humeur, votre personnalité lorsque vous êtes impliqués sur des matches, plateaux, tournois, manifestations. Par ricochet, de nouveaux joueurs, sponsors viendront. Être présents lors des 2 manifestations annuelles qui sont, la brocante et la fête du club est important. Pour le nettoyage du club en fin de saison, essayer de venir ne serait-ce qu’une heure. Toute cela apporterait moins de discussions quant à votre implication au sein du club.

 

Nous ne pouvons nous entretenir sans parler du rugby Féminin. Ce qui se passe est, je trouve, assez fantastique et en tout cas un vrai tour de force. Il est désormais indéniable, que les Filles ont réussi à s’imposer dans le monde du Rugby mais aussi imposer leur style de jeu. On est passé d’une pratique un peu intimiste et un axe de développement de ce sport. J’imagine que pour toi c’est une fierté. Quels sont les projets autour du rugby féminin à MARCOUSSIS ?

Continuer à faire pratiquer un maximum de joueuses, de tout âge, et surtout à leur niveau. Continuer à proposer une formation de qualité afin que puisse, j’espère, de nouveau arriver une nouvelle Marie Dessagne ou Lina Guérin.

Que toutes les joueuses puissent croire en notre club et vouloir défendre ces couleurs le plus longtemps possible. Faire évoluer le niveau et pouvoir voir l’équipe sénior et cadette rejouer à XV, pouvoir continuer et amener la classe rugby féminin à Nozay.

Tout simplement, faire perdurer l’existence de ce groupe féminin à Marcoussis et que nous soyons reconnu pour la formation apportée à toutes ces joueuses.

 

Pour conclure cette interview, peux-tu nous livrer un souvenir ou un moment cocasse partagé avec les VS ?

Il y en a de si nombreux que ma mémoire se perd !

Entre les prouesses de Guignols, les chants de Bartichon, l’arrivée d’adversaires dans l’équipe, les repas avec les femmes (il y a quelques années), les danses exotiques – tamouret, les 3èmes mi-temps avec strip-teaseuse, les voyages en bus au Pays de Galles, le vélo à Barcelone, les pleines lunes à Condom, les pesées à Terrasson, les Get sur la terrasse jusqu’au petit matin en écoutant les frasques de Freg, se régaler des repas de Pascal ou de Marquis, partager le service du repas basque des 40 ans, voir JM à poil dans les couloirs à Barcelone, partager un moment avec Rodez et des joueuses du XVF Féminin au 7 de Jean Bouin, pousser la chansonnette avec les Ecossais au club, retrouver un ancien de l’ESML et pousser la chansonnette avant un aligot à Rodez, mettre du vernis au pieds à tous ceux présents au 20 ans des VS, remettre le prix de l’esprit VS au joueur que l’on ne verra plus la saison suivante, voir Laplume et consort faire l’apéritif avec un certain Laganard, manger des huitres sableuses à Oléron, voir Icham et Porcelaine prendre un bain lors de notre 1er cours de Paddle, vouloir laisser Maya avec JM et Freg lors de sa 1ère 3ème au club, voir des visages se décomposer lors de la projection des photos de l’année lors du repas de Noel avec les femmes, faire le crocodile au club avec la DTN Canadienne, les cascades de Fafa et son nettoyage bien être à la paille, la remise de fraise et son diplôme à Fred à une soirée du club etc. etc.

Pour les autres moments cocasses, ils restent à écrire, et j’espère faire partie de l’équipe qui l’écrira.