Vieilles Semelles, intraitables, impériales, insubmersibles

 

Pour le dernier match de la saison 2017-2018, le hasard du calendrier mènent les Vieilles Semelles à PANTIN. Le match initialement prévu cet hiver a dû être positionné en MAI en raison des intempéries : neige puis innondation, puis reinnondation, puis reneige et vice et versa, puis rerereneige.

Bernard, l’année prochaine, faudrait être plus vigilent avec les conditions météos, ou alors, il te reste à contacter le futur champion de France, le Racing, et demander à jouer les matchs des VS, le vendredi soir sur le terrain synthétique de l’U ARENA.

PANTIN, petite bourgade accueillante, de la banlieue nord-est, située dans le département de Seine Saint Denis. La ville est traversée de part en part par la rivière, le ru de Montfort dont la source est située à Bobigny. La paroisse fut créée à la suite de la visite de l’évêque d’Auxerre …. « Fais nous pas chier avec tes conneries ! » « d’accord, d’accord » je ne m’éternise pas plus, je sens que ce petit côté Jean-Paul OLLIVIER, surnommé Paulo la science (oui, oui le journaliste du tour de France – c’est bien Alexis, on voit que tu fais du RPM, pas mal) peut rapidement agacer les moins enclins à la découverte de l’histoire locale.

Reprenons, les VIEILLES SEMELLES, c’est-à-dire NOUS (j’précise pour Freg, j’ai l’impression qu’il ne suit pas) viennent défier l’équipe des GAULOIS.

Les déclarations d’avant match sont terribles, révélatrices de la tension qui entoure ce match.

« On ne va pas à PANTIN pour faire les marionnettes », déclare Porcelaine sur les réseaux sociaux.

Le discours est d’une rare violence. L’engagement sera rude, c’est une certitude. C’est l’esprit revanchard, et vous savez pour la plupart, ce que je veux dire, qui poussera les VS à se surpasser et hisser leur niveau de jeu.

Pour transformer une journée en journée d’exception, il faut des conditions d’exceptions. Dès la sortie des vestiaires, la pluie accompagne le commando VS. La pluie redouble en intensité lorsque le coup d’envoi de la partie est donné. Les Vieilles Semelles sont tout de suite dans le match, l’envie est présente. Les montées sur le porteur du ballon sont agressives. Je vous garantie que je n’écris pas cette phrase pour enjoliver le récit, c’est la réalité. Les joueurs se déplacent, puis se replacent, la liaison du 9 et du 10 est limpide. Les cellules se forment et proposent à l’ouvreur plusieurs alternatives de lancement de jeu. Le jeu des Vieilles Semelles est sublimé, comme transcendé par ces éclairs qui déchirent le ciel de PANTIN. Sur le terrain, FAFA, auteur d’un éclair de génie, entame un slalom au sein de la défense. Les appuis ne se dérobent pas, crochet à droite, crochet à gauche, l’accélération est un coup de tonnerre. Boum, la ligne d’essai est atteinte, les Vieilles Semelles scorent dès le début du match. Quel éclat et belle agressivité.

Ne laisse plus qu’à laisser faire ce qu’il faut bien appeler le talent VS.

Ludo, porter par une énergie débordante, et une volonté décuplée, transperce la ligne de défense. Si ce n’est pas Ludo, c’est au tour d’Hicham de porter l’estocade. La défense adverse est mise à rude épreuve. Les trois quarts ne sont pas en reste. C’est le moment que choisi Jean Marin pour accélérer, course rapide, appel de son ailier sur le côté, la défense glisse exagérément. Jean Marin, embarque ses vis à vis et croise avec Super Morguy en réalisant une magnifique chistera. Magnifique sens du timing. Sur la continuité de l’action Morgan s’empare du ballon et sème la panique au cœur de la défense désorientée de Pantin. Décidément sur ce côté les VS sont en réussite. Mayo, raffute, Mayo accélère, Mayo se rapproche de la ligne, il ne reste qu’un mètre, peut-être moins, vas-y, encore, ce sera trop court, trois joueurs adverses stoppent la folle calvacade du CAP’TAIN, pourtant bien soutenu par un Antony des grands soirs.

Pantin, recule, Pantin souffre, Pantin ne parvient pas à déployer son jeu. Un contre assassin permet aux deux équipes de se quitter à la pause sur un score d’égalité.

OH ce second tiers temps ! mélange de magie et de frénésie, les VS marchent sur l’eau. La pluie s’abat sur les joueurs, les éclairs fusent, l’orage sévit, mais la balle colle aux mains des Vieilles Semelles. Comment expliquer ce miracle incroyable ? franchement, je ne sais pas. Les VS jouent avec le cœur, pour le plaisir. Le soutien est permanent, les déblayements se réalisent au bulldozer. Sur les phases de regroupement, nos joueurs supportent l’agressivité des joueurs adverses. Même si les corps sont mis à rude épreuve, les VS se sont promis, ce soir de ne rien lâcher.

Côté gauche cette fois-ci. Les VS livrent une bataille à 10 mètres de la ligne d’en-but. Yannick se saisit de la balle. Yannick en position d’ailier, pilonne ses vis-à-vis. On entend dans le camp de Pantin cette phrase mythique : « Poussez-le en touche » !!!!! Yannick, le pousser, en touche …… avec pour vis-à-vis un ailier, trop fort !!!! ils sont fous ces Gaulois !. Trois temps de jeu après, Aurel s’engouffre dans une bref et répond à l’appel sur l’aile de Yannick, qui se trouve face à trois trois quarts. La scène est de toute beauté. Course d’élan sur trois pas, gainage, et boum, percussion. Et pas la petite percussion. Résultat, trois trois-quarts au sol, et troisième essai VS.

Entre temps, Super Morguy, véritable machine à produire du jeu, s’était permis de doubler la marque. En troisième tiers temps, Morguy, en jambe, aplatira le quatrième essai VS, scellant ainsi le sort du match. Match interrompu en raison des conditions météo de plus en plus difficile.

Comme l’a résumé David dans les vestiaires : « il faut un temps de merde, des conditions incroyables, un déplacement en périphérie de Paris, pour sortir un match de qualité, et respecter les consignes ». David, simplement, merci. Un merci, sincère, pour ton implication tout au long de cette saison. Je ne te dis pas que le jeu en marchant m’a toujours ravi ( ! c’est pour rires …  !) mais c’est vrai que l’on a gagné en qualité sur notre placement.

Cette journée du 25 Mai 2018, résonnera à jamais dans l’esprit des Joueurs présents. Je proclame la journée du 25 Mai, à jamais fériée pour toutes les joueuses et tous les joueurs portant les couleurs de notre grand club.

C’est une émotion forte, quasi indescriptible tellement ce soir nous étions dans le domaine de l’au delà. Terminer une saison sur un tel match, voir autant de sourire sur le visage des joueurs, ça donne juste envie de recommencer vite.

L’Equipe s’est totalement retrouvée, et comme signe de normalité, Porcelaine est sorti du terrain blessé !!!!