Merci MICHMICH

By Mayo

5/5

Voilà ! On va déconfiner ! Cela ne veut pas dire que la pandémie est terminée, mais seulement qu’il y a de la place à l’hôpital…

Alors c’est vrai qu’il faut remercier chaleureusement tous ceux qui, dans notre entourage plus ou moins proche, ont participé au combat contre le covid-19.

Alors merci Tintin, merci Christèle, merci Camille et Greg, merci Galou, merci Hicham, merci Sandra, merci Porcelaine, merci Vanessa, merci Louis, merci Chloé (je t’aime ma fille !). Mais, dans nos remerciements, on ne peut pas oublier ceux qui travaillent dans l’ombre.

Parmi ceux-là, nous, chez les VS, on a le meilleur exemple :

C’est lui qui est à l’origine de ce blog.

C’est lui qui bosse pour donner des réponses fiables sur le fil WhatsApp « vie des VS ». 

C’est lui qui a fait que, dans cette période d’isolement, nous restions tous soudés.

C’est également lui qui, depuis plus de 10 ans, travaille pour les VS et fait en sorte que cette formidable section du club garde son état d’esprit si accueillant !

C’est lui qui, sans jamais se mettre sous la lumière, fédère les copains et fait tout pour que l’autre brille.

C’est lui qui, souvenez-vous, a tout fait et tout organisé pour emmener 32 copains en voyage à Barcelone. On lui doit également nos meilleurs souvenirs…

C’est lui qui aime les VS anciens, les jeunes VS, et qui aime déjà les VS qui n’existent pas encore.

Alors, nous aussi on t’aime. Merci Michel…

 

Tous acteurs

By Tintin

5/5

« A notre échelle on peut tous faire des choses », voici la phrase que je retiendrai de mon entretien avec Tintin. 

Ah oui, je ne vous ai pas dit ! pour ce témoignage, je serai le porte-parole de notre copain Tintin,

J’ai pris contact avec Tintin après avoir lu sur le fil de discussion qu’il était allé donner son sang à l’Etablissement du Sang de Courcouronnes. L’idée était d’en savoir plus.

La discussion, s’est ouverte naturellement sur d’autres sujets. L’idée maîtresse, où chacun à sa mesure peut apporter son aide.

Le don de sang, c’est son fils qui l’a encouragé. Même si les besoins sont moindres en ces temps de confinement, le geste contribue au renflouement des stocks de sang. Et puis, les camions de collecte de sang ne circulent plus à cause de l’épidémie. C’est alors une raison de plus de se déplacer. Encore faut-il le faire. Cela faisait, 13 ans que Tintin n’avait pas fait de don de sang.

Et puis comme chacun le sait, un numéro 9 à plus d’une combinaison dans son jeu. Notre Tintin envisage de se mettre ses services à disposition de qui en a besoin comme la maison de retraite médicalisée de la Ville du Bois.

S’il le faut et si on me le demande, je pourrai apporter mon aide en qualité de brancardier.

Evoquant, la possible interruption du boulot et de ce fait sa disponibilité « Je préfère me rendre utile plutôt que ne rien faire ».

Pour être complet et fidèle à l’échange, j’ajouterai la pensée de Tintin envers toute l’équipe, insistant sur toutes les initiatives prises, mais aussi sur l’importance des échanges. Les liens qui se maintiennent et se renforcent malgré la distance, une véritable force, notre force.

Au sein de la Protection Civile

By Christèle

5/5

Bonjour à tous,

Je suis Christèle et depuis le début du confinement, j’alterne les renforts en EHPAD à Marcoussis et renforts SAMU avec la Protection Civile au sein de laquelle je suis secouriste.
Sur les EHPAD, je rejoins le témoignage de Sandra et de celui de mon ami Galou, à la différence près que le COVID-19 ne s’est pas propagé autant dans celui où j’interviens.
Malgré la tension et une charge de travail très conséquente, j’y ai fait une sympathique retrouvaille. Celle-ci m’a redonné le sourire durant un instant. Peut-être que certains d’entre vous la connaissent : il s’agit d’Alyssa Gerardin qui a passé son PSC1 au sein du club en même temps que Porcelaine, Bartichon et moi-même.
Pour ce qui est des renforts SAMU, mon rôle en tant que secouriste est d’intervenir sur leur demande auprès des levées de doutes, suspicions COVID, COVID avérés ou autres pathologies. L’objectif est de prendre en charge les malades en fonction de leur état, après avoir procédé à un bilan complet que l’on transmet ensuite au médecin de la régul SAMU. C’est lui qui nous dirige sur la conduite à tenir.

Au début, les interventions étaient diverses et variées mais au fur à mesures du temps, elles se sont intensifiées autour du COVID avec des évacuations quasi systématiques en milieu hospitalier. J’ai vu toutes sortes de gens, d’âges divers, mais je me souviens de chacun d’entre eux.

Lundi 13 avril:

Le SAMU nous envoie sur une suspicion de COVID. En arrivant sur place, ce qui nous attend est bien pire. Un homme d’une cinquantaine d’années est en grande détresse respiratoire et très rapidement le SMUR et les sapeurs-pompiers arrivent en renfort. Nous autorisons l’épouse à échanger quelques mots avec lui tout ça en présence du leur fils ainé (16 ans) avant que le médecin du SMUR décide de le plonger dans le coma, de l’intuber et de le mettre sous respirateur. J’éloigne l’épouse et le fils qui me demande si son père ira mieux. Je lui réponds simplement et en toute honnêteté que je ne sais pas et que la seule chose que je sais vraiment c’est qu’il va devoir être courageux car son papa est dans un état grave…un vrai petit homme en face de moi. Nous attendons que la victime se stabilise afin de la transporter: cette attente est longue, très longue. Ce jour-là c’est moi qui suis en charge de conduire l’ambulance et c’est pied au plancher que j’évacue cet homme avec l’aide très précieuse de mes équipiers, du SMUR et des sapeurs-pompiers
Ce genre d’intervention nous balance une charge émotionnelle XXL et il est difficile d’en redescendre. Mais je continue d’enfiler l’uniforme car je ne sais pas faire autrement.

J’ai hâte que cette pandémie s’arrête, que je m’autorise à prendre mes enfants dans mes bras et que je puisse retrouver mes amis du Rugby à 5, le lundi soir sans oublier les chers VS.

A très bientôt les amis et surtout prenez soin de vous !

ESSAIS CLINIQUE

By Camille & Tamalou

5/5

Salut les VS,

Cela fait plusieurs années maintenant que j’ai dû quitter les VS mais je suis toujours en contact avec vous via WhatsApp et plus particulièrement avec Michel alias mon maître de stage. J’ai trouvé du travail en Suisse et plus précisément à la frontière avec le Haut Rhin. Je pense que la majorité d’entre vous avant l’épidémie du Coronavirus ne savait exactement où se trouvait Mulhouse, je crois que maintenant vous voyez vers où nous habitons….

Ma compagne Camille travaille à l’hôpital de Mulhouse en tant que technicienne d’Etudes Cliniques. Son travail est d’organiser et de gérer les essais cliniques qui se réalisent au sein de l’hôpital. Elle est donc très fortement impliquée dans l’étude Discovery qui est un essai clinique européen sur 3200 patients incluant quatre médicaments et un bras sans médicament, sachant que tous les patients ont des soins dit courants pour traiter la maladie. Les quatre médicaments testés sont le Remdesivir qui a été développé initialement pour le virus Ebola, le Kaletra qui est utilisé dans le traitement du VIH, le Kaletra en combinaison avec de l’interféron beta qui sert à augmenter la réponse antivirale du système immunitaire (grande spécialité de Michel !) et de la fameuse hydroxy-chloroquine de Didier de Marseille ! Ce sera la première fois en Europe que ce traitement sera évalué « proprement » avec un bras sans traitement spécifique en comparaison. J’insiste sur le « proprement » car il est important d’effectuer sérieusement ces études et de laisser, même si c’est urgent, le temps de réaliser un essai clinique où les résultats ne peuvent pas mis en porte-à-faux ou créer de faux espoirs.

Au niveau de l’hôpital, cet essai a été monté en urgence et le personnel d’étude clinique a dû préparer tout l’environnement administratif en quelques jours là où les techniciens d’études cliniques ont pour un nouveau traitement plus de temps. Pour vous expliquer le travail de Camille (pour lequel je ne comprends pas toujours tout), elle est en contact journalier avec différentes équipes de l’hôpital (réanimation, médecine interne,…) pour évaluer quels patients peuvent rentrer dans l’étude. Elle organise la cascade de documents et d’analyses à effectuer pour que l’étude se déroule dans les meilleures conditions afin d’en extraire les données les plus viables possibles. Elle suit les dossiers des patients et extrait les informations nécessaires à l’étude. Au début, environ 2 à 4 personnes étaient inclues par jour au niveau de Mulhouse (hôpital publique et militaire qui est installé sur le parking), un des lieux où il y a la plus grande recrudescence de malades du Covid après Paris actuellement. Je crois que vous me voyez venir comme quand je me lançais sur plusieurs dizaines de mètres pour atteindre ma vitesse maximale sur 2 mètres : Didier de Marseille avec ses mille patients sur le même lieu…..et bien c’est du travail de cochon à mon avis qui n’engage que moi !

Camille a travaillé dix jours d’affilée entre 10 et 12 heures par jour pour que cette étude se réalise au mieux. Le travail quotidien est très chargé mais quand elle voit le travail des soignants qui se donnent sans compter au jour le jour avec un nombre de patients impressionnants en réanimation (100 lits contre 36 habituellement), elle se dit que cet essai est important si on veut trouver le plus rapidement possible un traitement. Surtout qu’on ne sait quand cela va s’arrêter…. Bonne nouvelle, le recrutement se ralentit car moins de patients sont admis pour suspicion de Covid en espérant qu’une deuxième vague de patients ne se présentera après le déconfinement.

Voici notre ressenti d’importés alsaciens au plein milieu d’une pandémie….

Grosses bises à tous et restez chez vous ! Grégory ou Tamalou ou le stagiaire de Michel ou Toblerone

 

TOUS UN GROS COEUR

By Nous TOUS

5/5

Avant de lire la suite du message, il faut que vous compreniez un point – au moins un ! vous pouvez, non, c’est possible ?

R c’est le nombre de personnes à qui une personne infectée peut transmettre le virus.

Si vous avez compris la phrase, sans la relire deux ou trois fois, c’est que vous êtes prêt – sinon, ce n’est pas grave, prenez votre temps.

R=0,5 c’est le chiffre que devez avoir en tête les copains ! Il a été calculé par des chercheurs de l’Institut Pasteur et publié ce matin. Il démontre tout simplement que la distanciation sociale, le confinement, ça marche !

Car R=0,5 ce n’est pas le R=3,3 d’avant le confinement

Concrètement, R=3,3 cela veut dire qu’avant le confinement 100 personnes infectées allaient infecter 330 personnes. C’était juste explosif ! Et malheureusement, totalement désastreux…

Maintenant, grâce au confinement 100 personnes infectées n’infectent plus que 55 personnes. 55 c’est toujours dur, très dur, car cela veut dire que c’est loin, très loin d’être fini. Mais c’est un véritable progrès.

Car R=0,5 cela veut dire que des dizaines de milliers de personnes qui auraient pu être infectées ne le seront pas. Et, par conséquent, que des milliers de personnes ne développeront pas les formes sévères de la maladie… que des centaines, voire des milliers, ne décèderont pas non plus de l’infection.

Et les conséquences sont nombreuses. Déjà, c’est un léger répit pour ceux qui sont au front, pour nos extraordinaires comme Vanessa, Chloé, Louis, Sandra, Galou. Mais c’est aussi du TEMPS gagné à tous les niveaux. Du TEMPS qui permet d’être moins débordé. Du TEMPS pour mieux s’organiser, prendre en charge plus efficacement les patients, produire davantage de masques, de respirateurs, de tests. C’est aussi davantage de TEMPS pour évaluer rigoureusement l’efficacité de médicaments potentiels, développer de nouveaux tests encore plus efficaces, progresser dans la mise au point d’un vaccin, comprendre un peu mieux ce virus et sa toxicité.

Voilà, ce R=0,5 c’est grâce aux 67 millions de français qui sont restés confinés et, parmi ceux-là, c’est bien évidemment grâce à nous.

Cela peut peut-être vous paraître faible, pas suffisant. Bien sûr, cela n’est pas suffisant. Le mieux c’est évidemment R=0.

Mais c’est un premier et grand progrès. Je pense qu’on peut tous en être content et fier, vraiment

Dure Réalité

By Galou

5/5

Bonjour tout le monde,

Me voilà lancer dans la dure réalité, que certains connaissent depuis le début de cette crise, depuis que ce COVID 19 est venu s’installer dans la vie de chacun. Pour ma part, je rencontre réellement cette vérité depuis samedi 11/04.

Grâce à Christèle , et je la remercie, la protection civile m’a confié comme mission d’aller renforcer le personnel de l’EHPAD de Leuville « la maison de la châtaigneraie ».

Comment vous dire… je crois que si l’on veut se faire une idée de la détresse sociale que provoque ce virus, il suffit de passer même une journée en EHPAD…

Samedi je suis arrivé, puis me suis proposé auprès des personnels qui y travaillent pour faire un maximum de tâches, alléger leur travail (toilettes des résidents, servir les repas, faire le ménage, téléphoner aux familles via Skype accompagné des résidents, parler et rassurer, les aider pour les soins). J’effectue toutes ces missions…

 

Depuis samedi, j’ai créé des liens avec des résidents. Pour beaucoup d’entre eux je les ai aidés à faire leur toilette. Je les ai aidés à manger, les ai accompagné lors de leur sortie … mais voilà, l’hécatombe … j’emploie ce mot car il n’en existe pas d’autres. Nous sommes jeudi, jour où je rédige ce texte, et en quelques jours, mes mains se retrouvent seules… ces mains, qui par leur contact apportaient du réconfort à ces personnes dans la détresse. Je me retrouve avec trop peu de personnes en état de pouvoir manger, prendre leur toilette…

Chaque jour que je passe ici, je constate que la personne avec qui j’étais la veille est aujourd’hui est décédée, ou sur le point de mourir… c’est ça la réalité. On ne peut rien faire. Les soulager est très compliqué. Comment peut-on soulager la personne qui cherche sa respiration alors que nous ne sommes pas équipés de respirateur ? Nos anciens ne sont pas prioritaires sur les jeunes dans les Réa en hôpital – chaque jours c’est comme ça.

A l’étage où je suis, il y’a une vingtaine de chambre … depuis samedi 1/3 s’est vidé … la cause ? La mort… 1/3 est en suspicion d’avoir le COVIDd , la cause ? Personne n’a cette réponse…on nous dira que la nature fait sa sélection.

Pour le reste, chaque jour qui passe est une espoir de les garder avec nous. Un espoir de pouvoir garder un minimum de contact avec eux.

Je commence à me sentir affecté par tout ça : la mort , le manque de moyens , le manque d’équipement, la détresse des personnes, la détresse des personnels qui travaillent…

J’essaye de faire le maximum, mais l’on rentre dans un état d’esprit ou nous nous sentons démunis face à cette situation. Pourtant chaque personne qui est présente apporte quelque chose, un espoir, une motivation. Il faut souffler un bon coup, rentrer dans une chambre et faire comme si tout allait bien, apporter un maximum de réconfort, préserver la dignité de nos anciens. Nous sommes les seules personnes avec qui les résidents sont en contact. Il faut s’accrocher , se soutenir et s’aider.

A l’armée on m’a inculqué une devise : «Tambour battant »

Cette devise je l’applique à mon cœur, mon cœur qui bat chaque seconde pour ceux que je rencontre depuis samedi 🙏🏻.

Voilà les copains , on m’a demander d’écrire … j’ai pas envie de voiler la face , de dire du positif , car dans la réalité où je me trouve en ce moment il y’a juste à attendre et faire le maximum.

Du SOURIRE !!

By Hicham

5/5

Alors voilà, je m’appelle Hicham ou…Mossieu sourire.

Ben oui, c’est comme ça, je souris tout le temps. Et ça ne date pas d’hier. Petit, mes parents me punissaient pour mes bêtises et je leur souriais quand même. Et donc, badaboum…je me faisais repunir parce que j’avais souri…

C’est infini cette histoire mais c’est comme ça, je ne peux pas faire autrement, je souris…parce que j’aime la vie, oui c’est cool la vie.

En plus, je vois bien qu’il y en a qui n’aiment pas ça ! Au rugby des fois je me fais même engueuler par mes entraineurs parce que je souris aussi quand on me plaque. « Putaingue, congue, arrête de sourire ! » qu’ils me disent, « soit méchant ! fais quelque chose, sors ton agressivité !!!!!!!!!!!!!!!!! »

J’essaie bien tout ce que je peux, mais ça ne marche pas…

Et donc quand on m’a demandé d’écrire un témoignage pour décrire mon action contre le coronavirus, j’ai encore souri mais je n’ai pas osé dire non.

Alors voilà, je travaille au CEA de Saclay et je suis chef d’un laboratoire qui utilise des grosses imprimantes 3D pour fabriquer de nouvelles pièces pour centrale nucléaire. Le genre de pièces maousse-costaud, quoi.

Avec mes imprimantes j’ai trouvé une façon de produire des petites pièces pour aider les médecins, les infirmières et les patients. Ce sont des pièces pour des visières, des lunettes de protection et des embouts pour le masque Décathlon qui sert en réanimation. On a déjà fourni l’Institut Gustave Roussy et l’hôpital d’Antony. Et en plus, je ne le savais même pas, mais nos visières ont apparemment été fournies aux pompiers de Montlhéry et donc à Louis aussi ! C’est ultra cool de voir que cela va aussi servir à un copain VS !!!

On travaille aussi en collaboration avec le CEA de Grenoble à la création d’un masque réutilisable. L’objectif est d’en produire 5 millions à fin Juin. Comme ils sont réutilisables cela correspondrait à l’équivalent de 500 millions de masques jetables.

Avec mes imprimantes 3D j’aide aussi en produisant des moules métalliques qui serviront ensuite pour produire les pièces en plastique d’un appareil de test permettant de savoir si les personnes sont infectées ou immunisées contre le coronavirus. Mine de rien c’est un gros enjeu cette histoire car l’entreprise bretonne qui développe les tests devra en produire des dizaines de millions pour être en capacité de tester la plupart des français.

Voilà, j’ai témoigné de choses dont je ne suis même pas fier. Cela me parait juste normal dans cette période de contribuer à renforcer des maillons de notre chaîne de solidarité. Quand je vois ceux qui sont au front alors que moi je suis protégé à la maison ou au boulot je me sens même un peu égoïste. Mais je souris toujours 😊.

Je vous aime mes copains

https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/coronavirus-un-masque-de-protection-reutilisable-concu-sur-la-presqu-ile-de-grenoble-1586438144

Soutien en EHPAD

By Sandra

5/5

Étant infirmière en santé au travail, je me suis portée volontaire pour soutenir les équipes de l’Ehpad de ma commune. 

J’ai commencé mi-mars et dès mon premier jour, j’ai mesuré l’ampleur de l’épidémie. La problématique des Ehpads dans une telle situation est le nombre de résidents dans un espace restreint. Le personnel passe sans arrêt d’une chambre à l’autre. Ce qui implique un besoin énorme en matériel : gants, sur-blouses, sur-chaussures, charlottes … Malheureusement lors de mon arrivée, les infirmières ne portaient que des masques simples, le reste du personnel rien. Quant au matériel, nous n’avions que des gants en modeste quantité.

L’établissement a été précocement et durement touché car les médecins, le directeur, le cadre de santé et une partie des équipes soignantes étaient atteints.

Face à nous, les 2 seuls responsables présents remuaient ciel et terre pour demander de l’aide auprès du groupe, sans réponse. Pendant plus d’une semaine, nous avons attendu le matériel et compté les contaminations puis les décès des résidents.

L’Agence Régionale de Santé était débordée et n’arrivait pas à prendre de décisions.

Nous étions écartelés entre les résidents, leurs familles, le personnel encore présent mais anxieux et volontaire ainsi que le peu de médecin qui souhaitait ou pouvait encore se déplacer.

Voyant le nombre alarmant de décès, le groupe envoie des cadres du siège pour aider dans la gestion de crise.

Nous répétions sans cesse qu’il fallait tester les résidents et le personnel pour séparer les sains des malades, recevoir du matériel pour éviter la dissémination du Covid, du renfort en personnel.

Et face à nous, les dirigeants du groupe répétaient qu’il y avait des process à respecter et apportaient des réponses hors sujet. Exemples : les masques chirurgicaux suffisent pour soigner les covids, les sur chaussures, sur blouses et charlottes ne sont indispensables pour chaque tache car le virus ne retombe pas sur les surfaces, les résidents ne meurent pas du covid et d’infections respiratoires … bref en plus d’une mauvaise foi évidente, le groupe était parfois en contradiction avec l’ARS : isolement des malades, utilisation du matériel de protection … et nous demandait de ne pas communiquer sur la situation.

Heureusement, les responsables sur place se démenaient pour trouver du personnel, des élèves, des retraités, du matériel … Je tire mon chapeau aux soignants et au personnel qui par conscience professionnelle ont continué à venir travailler.

Je suis triste face aux résidents qui, confinés dans leur chambre étaient en grande détresse, du fait de la maladie ou du fait de leur isolement et aux familles qui ont été parfois abandonnées sans nouvelles de leur proche ou qui n’ont pu les accompagner au crépuscule de leur vie.

Au terme de trois semaines de renfort, Fabrice et nos enfants ont présenté des symptômes de la maladie, j’ai donc suspendu mon aide et soigne actuellement ma famille.

Lors de ma dernière journée, un quart des résidents était décédé et un autre quart était malade.

Voilà la situation dans les ehpads touchés et dont la direction n’a pas anticipé et/ou vite réagit.

Les 2 autres ehpads proches n’ont eu aucun cas, pourquoi ?

Outre le drame vécu, j’ai rencontré une formidable chaine de solidarité, des histoires touchantes, des résidents qui semblent rétablis, une équipe dévouée !

Don de Soi [2/2]

By Porcelaine

5/5

[….suite]

Puis ensuite, La Plume a publié le lien vers la réserve civique, – je le rappelle au cas où : https://covid19.reserve-civique.gouv.fr/

J’ai trouvé une mission auprès des Colis Solidaires, j’y ai retrouvé Laurent justement, Galou et Guigi.

Je pense que vous le savez peut-être déjà mais Les Colis Solidaires (http://www.colis-solidaires.fr/) sont une action d’urgence alimentaire qui permet de la distribution de colis de denrées alimentaires de première nécessité : fruits, légumes, oeufs… bio et de saison, et dès que c’est possible des produits locaux. Ils sont destinés principalement aux personnes en difficulté pendant la crise sanitaire du Covid-19, personnes en situation de handicap, malades, fragiles, familles mono-parentales, foyers isolés au niveau géographique, familles et personnes volontairement confinées pour se protéger de tous risques, mais évidemment ouverts également à tous, pour limiter les déplacements. Elle permet aussi d’aider les producteurs locaux à écouler leur production en les mettant en contact quasi-direct avec les consommateurs, en mode circuit court.

Je contribue au bon fonctionnement de cette action en travaillant aussi bien sur l’organisation, que la communication, que surtout en prenant en charge des livraisons qui m’ont permis de partager directement avec certaines de ces personnes.

Ce qui me paraît aussi intéressant dans la démarche, c’est qu’elle est née dans l’urgence mais essaie de s’inscrire dans la durée, dans une vie de l’après Covid-19, peut-être plus solidaire. C’est une leçon que je retiens déjà à titre personnel : cette crise est terrible pour beaucoup, elle est pour moi une claque – façon Marquis -, qui m’a rappelé que la solidarité n’est pas un vain mot …c 

Don de Soi [1/2]

By Porcelaine

5/5

Bonjour à tous,

Me voilà à faire un texte pour Cœur de VS, alors que, en ce cette période de crise sanitaire, comme à d’autres moments d’ailleurs, je n’ai rien fait d’héroïque.

Rien de comparable avec ce qui est fait par tant d’autres, il suffit de lire plus les témoignages de Chloé, Vanessa, Louis … ce qu’ils font est génial et mérite notre respect.

Je suis donc bien ennuyé de témoigner sur les mêmes pages …

Après tout, j’ai simplement donné mon sang en début du confinement.

Ce n’est ni mon premier don ni le dernier, mais celui-ci a une couleur particulière (rouge ?) en ce moment, surtout du fait de la pénurie des réserves, accentuée par le manque de donneur set le manque de lieux de don – pour toute l’Essonne, il n’y a plus que l’Etablissement Français du Sang à Courcouronnes et uniquement sur RdV : 01 60 78 08 18. N’hésitez pas.

Mais pourquoi je donne mon sang régulièrement ? Evidemment, du fait de mon éducation et mon éthique mais il y a aussi un élément plus personnel. Certains VS le savent : à 18 ans, je n’ai pas quitté ma province, mais j’ai eu subitement de violentes douleurs d’abord au talon. Tellement violentes, que rapidement je ne pouvais plus qu’à peine marcher. Il a fallu presqu’un an pour mettre un nom sur ce mal : une maladie osseuse, la spondylarthrite ankylosante. Je suis resté ainsi entre douleur et handicap pendant plus de dix ans. Et puis, sans raison claire, ce qui est souvent le cas dans ce type de maladie, j’ai eu de moins en moins de douleurs jusqu’à ce qu’elles disparaissent pour ne réapparaître que de manière sporadique. Je me suis alors réapproprié mon corps, et chaque jour, c’est un vrai bonheur de s’y sentir bien – même quand je passe aux urgences, je ne suis pas Porcelaine pour rien. Donc que ce corps puisse participer à la meilleure santé d’autres personnes me paraît comme une évidence. Vers 32 ans, j’ai donc fait mon premier don de sang et j’en ai fait une bonne trentaine de toutes sortes : don de sang total, don de plaquette, don de plasma.

Il m’a donc paru évidemment qu’en début de crise sanitaire, je donne mes plaquettes, qui du fait du confinement étaient très demandées [A suivre]

En première Année et déjà en actions

By Vanessa

5/5

Salut à tous !

J’espère que votre confinement se passe bien et que vous restez bien chez vous !

Je suis en première année en école d’infirmière et je dois dire que mon chemin ne commence pas comme je l’aurais imaginé

J’ai été réquisitionnée une semaine à la crèche de l’hôpital Cochin où je gardais les enfants du personnel hospitalier qui avaient entre 2 et 3 ans. Certains se demandaient pourquoi nous étions habillés en blouse avec des masques parfois quelques inquiétudes se dessinaient sur leur visage.

Ensuite mon école a pris la décision d’avancer le stage de juin afin que nous puissions être en renfort dans certains services comme la restauration, ehpad, service de gériatrie et crèche. On m’a réaffecté à l’hôpital Broca jusqu’à début mai minimum de nouveau en crèche avec cette fois ci des enfants entre 6 et 12 mois ce qui change beaucoup où normalement on communique avec les gestes les mimiques les sourires, il est très difficile de communiquer avec eux lorsque l’on a le masque.

J’aurais aimé pouvoir faire tellement plus car là je ne me sens pas au cœur de mon futur métier, et c’est vraiment frustrant pour moi.

Vanessa

Courage et Dévouement

By Louis

5/5

Pour ce témoignage, je serai le Porte Parole de Louis.

Porte parole car notre copain depuis le début du mois de Mars travaille 7 jours sur 7. Louis aligne les gardes de 72 heures et poursuit son son boulot au Groupement de Protection et de Sécurité des Réseaux. Aujourd’hui, le 05/04/2020, il faut beau, nous sommes dimanche, et Louis est parti au taf. Notre copain n’oublie pas qu’il est jeune papa du petit Raphael, âgé de 5 mois. Le peu de temps libre dont il le dispose il le passe avec sa famille.

 Vous comprendrez bien que Louis dispose de peu de temps pour rédiger un témoignage ? Mais en a-t-on réellement besoin ? Tous autant que nous sommes, nous savons bien que s’il y a autant de malades l’hôpital c’est bien parce que des personnes les transportent. Louis affronte le virus au quotidien. Lorsque nous nous sommes parlés au téléphone, il a dit une phrase qui m’a interpellé : « J’ai été formé pour sauver des vies ».

Je vous assure qu’entendre ce type de déclaration ca secoue pas mal.

A la fin de la pandémie, on s’est dit que l’on organiserait un entrainement avec les Pompiers suivi d’un repas dantesque. La date se rapproche mon Louis, la date se rapproche, et on va fêter çà, comme il se doit !!!

Louis, prends soin de Toi. Ton Courage et ton dévouement mérite d’être salué par Tous, tu es un gars en or  – Bravo et Merci !!!!!!

Mon expérience à l'Hopital

By CHLOE

5/5

Bonjour les VS,

Alors, pour commencer par le début, je suis maintenant en troisième année d’école infirmière, et clairement c’était bientôt la fin quand le Covid 19 a pointé le bout de son nez.

Comme pour tous les étudiants de ma promo, il me restait un dernier stage et un mémoire pour enfin clôturer ces études.

Effectivement vous vous en doutez, cette épidémie est venue chambouler tous nos beaux projets, comme elle est venue chambouler la vie de tout le monde.

Depuis ces dernières semaines, nous sommes réquisitionnés dans les unités prenant en charge les patients atteints de Coronavirus : ceci est maintenant reconnu comme étant notre dernier stage. Evidemment, au vue de la situation, il n’est pas possible d’être encadré par des infirmiers, nous faisons donc fonction d’aide-soignant dans le but d’aider les services comme nous le pouvons.

L’ambiance est différente à l’hôpital, la plupart des soignants ne sont pas rassurés. Cette situation, elle est nouvelle pour moi, mais elle est aussi nouvelle pour eux. C’est une situation que personne n’a jamais connu.

Lors de ma première nuit, j’avoue avoir eu un peu peur de rentrer dans les chambres des patients, peur parce que je ne voulais pas tomber malade ou ramener ce virus chez moi. 

Alors, oui nous avons des équipements de protection (pour l’instant), mais, par exemple, pour les masques, on nous dit qu’un simple masque chirurgical suffit pour entrer dans les chambres, or, les avis divergent encore sur le sujet, et pour ma part je ne suis pas sûre que cela suffise. Les directives sur la marche à suivre changent quotidiennement à l’hôpital, alors nous ne pouvons jamais être certains à 100% que nous sommes réellement protégés. Comment savoir si les directives du jour sont mieux que celles de la veille ? 

Alors voilà, ce qui ressort de l’hôpital en ce moment, c’est de l’incertitude. 

Mon quotidien : Je fais 3 nuits de 10 heures de travail suivi de 2 ou 3 jours de repos.

 

La nuit, la tension de l’épidémie se ressent moins. Ce qui m’intrigue le plus, c’est de voir, lors de mon retour au service après mes repos, que les gens ont changé, aussi bien les soignants que les patients. Que sont-ils devenus ? Toujours malades ? Guéris ? J’aimerais le savoir mais je n’ai pas accès aux dossiers…

 

Je suis dans le service de médecine interne, les patients sont plus stables qu’en réanimation, ils n’ont pas besoin de respirateur. Dans ce service nous sommes chargés d’une grande surveillance envers les patients, car leur état peut changer à tout moment à cause de ce virus que nous ne connaissons pas bien. Pour l’instant nous nous occupons principalement des symptômes : c’est à dire qu’on met de l’oxygène si besoin, qu’on traite la douleur, la fièvre…

Les patients sont presque tous sous somnifère car dormir à l’hôpital quand les infirmières viennent nous contrôler souvent n’est pas facile, de plus ils sont stressés car eux non plus ne savent pas comment va réagir leur corps face au virus.

 

Alors toute la nuit, on surveille, on aide, on donne des médicaments, on fait attention. Nous travaillons en binôme, une personne rentre dans la chambre (et est donc considérée comme « sale »), elle prends les paramètres du patient, lui donne ses médicaments si besoin, répond à ses demandes, et une personne reste en dehors pour s’occuper de tout ce qui est propre et désinfecter ce qui sort de la chambre. Cette petite routine est à faire plusieurs fois dans la nuit pour savoir à chaque moment quel est l’état du patient. Évidemment, quand un patient ne va pas bien ou rentre dans un état plus à risque, nous allons le surveiller encore plus régulièrement pour être au courant le plus rapidement d’une éventuelle aggravation.

 

Enfin dans la nuit nous accueillons également de nouveaux cas qui se présentent aux urgences et nécessitent une hospitalisation. 

 

Pour l’instant, notre service n’est pas saturé de patients, mais nous avons pu en accueillir venant d’autres hôpitaux qui eux étaient saturés. Il y a une énorme gestion des places à l’hôpital, dans chaque service, un maximum de places sont sans cesse en train d’être mises à disposition pour le coronavirus, l’hôpital essaie de se tenir prêt car il s’attend à une vague de patients a tout moment. 

 

En revanche, il y a aussi beaucoup de partage et d’entraide au quotidien. Il faut rester vigilant, car je pense malheureusement que le pire n’est pas encore derrière nous.